ASSEMBLEE GENERALE
L’association SOS chats de l’hôpital a aujourd’hui un an d’existence juridique. Toutefois, il semble difficile d’effectuer ce premier bilan sur cette seule année, compte tenu du fait que l’équipe est sur le terrain depuis maintenant deux ans, les actions entreprises durant la première année l’ayant été avec le soutien des Amis du chat de Cabestany.
Durant cette période, ce sont soixante-deux chats et chatons qui ont été trappés, stérilisés, identifiés et placés par nos soins, cinquante-neuf chats de l’hôpital St Jean et 3 chats des rues de Perpignan. Cinq autres chats sont aujourd’hui en famille d’accueil en attente d’adoption, quatre venant de l’hôpital et un d’Ille sur Têt. Deux autres chats de l’hôpital ont été stérilisés et relâchés en dehors du site de l’hôpital, et cinq autres relâchés sur le site.
Cette action traduit bien la spécificité de notre association. Lutter bien sûr contre la prolifération féline au sein d’un établissement public. Mais à la différence de nombreuses associations de chats libres, cette action a été conduite dans la perspective de la disparition programmée du lieu de vie des animaux. Dans ces conditions, il nous est apparu très vite que ces derniers devaient être non seulement stérilisés mais aussi sortis de l’établissement. Ce dernier point a été un facteur décisif dans l’amélioration des relations avec la direction de l’établissement, particulièrement intéressée de voir diminuer rapidement cette population, pour des raisons certes différentes des nôtres. Cette optique de placement des animaux est donc devenue le principal axe de notre action, les facultés remarquables d’adaptation des chats de l’hôpital nous ayons encouragé à travailler en ce sens. D’autant que les deux seuls relâches à l’extérieur du site se sont soldées par des échecs, cette seconde orientation a donc été abandonnée.
Ce résultat a été atteint avec des moyens humains et logistiques très restreints, qui a représenté un très lourd investissement personnel pour les intervenants : le personnel hospitalier sur le terrain, sans qui rien n’aurait été possible, les rares bénévoles, et les toutes aussi rares familles d’accueil. Ces questions logistiques n’ont jamais été résolues de façon satisfaisante, obligeant parfois l’interruption de nos actions de trappage et d’accueil durant plusieurs semaines. Le manque de bénévoles ne nous a pas non plus permis d’assurer une meilleure relève sur le terrain des infirmières qui s’occupaient déjà au quotidien des animaux avant notre arrivée.
Ce problème, comme le nombre important d’adoptions hors département, et l’origine des dons également extérieurs à plus de 90 % au département des P.O ont constitué et constituent toujours un obstacle majeur à l’accélération de notre action et à son achèvement. Nous n’avons pas pu ou pas su sensibiliser les habitants des P.O et le fait que les autres associations du département connaissent cette même pénurie de familles d’accueil, loin de nous rendre fatalistes, doit nous obliger à persévérer pour trouver de nouvelles voix qui n’auraient pas été explorées.
Cette question de logistique n’est pas seulement un problème de famille d’accueil, mais également une absence de relais temporaires de quelques jours, voir de quelques heures parfois, dans l’attente d’un rendez vous de stérilisation. A cause de ce problème majeur de relais sur place, nous ne sommes pas toujours en mesure de répondre favorablement aux offres d’accueil proposées en dehors de la région, notamment pour nos adultes qui ne peuvent partir vers des destinations lointaines s’ils n’ont pas été un temps soit peu socialisés et mis à l’abris.
L’urgence permanente dans laquelle s’est conduite toute cette entreprise nous a empêché de parfaire notre organisation. Ainsi, les visites de contrôle post-adoption pour les adoptants ne donnant pas de nouvelles, n’ont pu être organisées. D’autre part, prévue par les statuts, la mise en place d’un conseil chargé d’épauler et de conseiller le bureau est demeurée lettre morte. Enfin, en tant que président sortant j’assume pleinement une gestion sans doute trop centralisée de l’association.
Malgré ces difficultés logistiques et organisationnelles, le choix de recourir largement à l’outil internet a porté ses fruits. On peut même dire que ce relais a pu dans certains domaines, palier à l’absence d’écho et de soutien rencontrée sur place. Au prix d’un investissement important en temps, tant dans la tenue du blog que dans la présence sur les forums de protection animale, l’association a pu conduire son action avec succès, recevoir régulièrement ou plus ponctuellement dans le cadre d’appels spécifiques, les dons qui ont constitué son unique moyen financier d’existence ( les fondations n’aidant pas les associations trop récentes et n’ayant pas fait leur preuve).
Par ce biais, elle a pu plus facilement toucher des adoptants potentiels très engagés dans la protection féline ou passionnés par les chats, offrant ainsi à la plupart de nos protégés, des conditions optimales d’adoption et la possibilité d’un suivi. Et si notre problème logistique en amont avait pu être résolu, nous aurions pu bénéficier de familles d’accueil hors département plus nombreuses. Tout cela, en dépit de la concurrence du nombre grandissant d’associations présentes sur la toile.
L’un des faits nouveaux de cette seconde année fut la prise en charge d’animaux aux pathologies lourdes. Poulbot, Barnabé, Isola, notre regretté Lucius, ont pu bénéficier, malgré leur coût élevé, de tous les soins nécessaires, tout comme nous avons choisi d’entourer le départ d’Electron, de Spark et de Gribouille, de toute la dignité qu’ils méritaient.
De ces succès, de ces échecs ou demi-teintes, l’association doit tirer les leçons, sachant que les conditions d’action de l’année qui s’ouvre ne sont plus les mêmes. Tant de fois reportée, la mise en service du nouvel hôpital s’effectuera dès la rentrée d’octobre. Les travaux de restauration des zones non vouées à la démolitions commenceront aussitôt et précèderont les travaux de démolition de la plus grande partie de l’ancien site. La conséquence immédiate sera la moindre disponibilité et l’éloignement du personnel hospitalier, de lieux qui seront ainsi progressivement vidés de toute présence humaine. Probablement nous faut - il envisager un exode de la trentaine de chats demeurant sur le site, avant même le début des travaux de démolition.
Cette assemblée générale est l’occasion pour l’ensemble des adhérents de poser leurs questions quant à l’action entreprise et de la valider, ce que nous espérons.
Mais nous attendons surtout l’instauration d’un débat sur l’orientation que doit prendre cette action dans les semaines qui viennent.
D’ors et déjà, une réorganisation du bureau a été adoptée permettant des décisions plus collégiales, avec pour corollaire une plus grande responsabilisation de tous les membres du bureau. Nous espérons d’autre part commencer à bénéficier du soutien financier de la fondation Bardot et du Conseil général. Grace à une de nos généreuses donatrices, nous avons tenté à nouveau d’alerter Trente millions d’amis. Mais en attendant ces soutiens éventuels, nous devons trouver immédiatement avec nos adhérents les solutions nécessaires pour poursuivre et accélérer notre action.
La parole est à vous. L’assemblée générale de l’association est ouverte jusqu’à dimanche 12h30.