Poulbot et Isola : l'épreuve du chien
Dans les jours qui viennent, Isola et Poulbot vont quitter leur famille d'accueil et rejoindre une nouvelle maison, une nouvel famille, un nouvel univers où nous l'espérons, ils pourront s'épanouir comme tous nos autres adoptés.
Mais nous savons que tout n'est pas gagné pour eux, car ils seront amenés à partager leur nouvelle vie avec un compagnon chien.
Ils ne seront pas les premiers de nos protégés à vivre cette situation. Avant eux, Shakti et Faramir , deux de nos adultes, ont eu eux aussi à s'adapter à la compagnie canine, à vaincre leur peur et à tisser de longues semaines durant, patiemment, les fils de la relation harmonieuse et équilibrée qu'ils vivent désormais : souvenez-vous :
http://hopital.chats.perpignan.over-blog.com/article-18523385.html
Pour Isola, les choses sont plus simples. Son futur compagnon n'ignore rien des chats, et dans sa famille d'accueil, elle a commencé à être confrontée à cette présence canine. Vigilance et patience seront de rigueur. Comme pour Shakti, il y aura sans doute des crachats, des coups de patte, des dos ronds avant de parvenir au partage territorial et affectif.
Pour Poulbot en revanche, les choses apparaissent sur le papier plus délicates. Car pour son futur compagnon griffon, il s'agira aussi d'une découverte.
Surtout, il y a la spécificité de Poulbot. Plus que les chats de l'hôpital ( rappelons que Poulbot errait dans les rues du Moulin à vent.) ce chat connaît parfaitement le sens du mot "survie". La survie, il l'a pratiquée, jusqu'au bout de ses forces physiques, dans un univers où l'inconnu était synonyme de prédateur et de danger de mort, une jungle où seul le rapport de force était susceptible d'assurer une journée de vie supplémentaire et où la notion de "partage" était bannie. Sans doute Poulbot est-il aujourd'hui au chaud, aimant se lover dans les bras pour s'endormir paisiblement et en sécurité, mais ses rêves doivent souvent le porter vers ce dur passé. Il en gardera probablement encore longtemps des stigmates, des réflexes de peur, souvent sur ses gardes, mais qui finiront par s'estomper une fois stabilisé, une fois installé, une fois libre d'aller dans son nouvel univers, ou enfin, sa sécurité sera assurée.
Si Poulbot s'en est sorti, ce n'est pas seulement à cause de la fureur de vivre qui l'a animé. C'est aussi parce qu'il a su aller vers l'humain, comprenant que de l'humain, il tirerait son salut. Mais c'est aussi parce qu'il n'a été ni kamikaze, ni fonceur, sachant mesurer le danger, vrai ou supposé et se replier pour se protéger.
Bien que délicate, la partie est jouable, avec beaucoup de patience, de précautions, d'attention et bien sûr d'amour.
La famille qui accueille Poulbot à l'essai en est consciente, et parce que nous n'avons aucun doute quant au coup de coeur et à la générosité qui la portent à donner sa chance au petit bonhomme, nous sommes confiants.