Pour que Poulbot vive...
Il y a quelques jours, en parcourant les nouvelles de la Maison de l'Espour retrouvé, mises en ligne par Liliane ( voir le lien ci-contre), j'avais été ému, une nouvelle fois, par ces quelques lignes :
Que peut-on faire quand on nous contacte pour un petit chaton de trois mois, trouvé dans la rue, miaulant de toutes ses petites forces, sale, rempli de puces, gale, et ayant des traces de sang ?
Que peuvent faire les gens qui le trouvent, qui téléphonent au commissariat et qui s'entendent dire qu'il faut le porter à la SPA mais qu'ils ne doivent pas se faire d'illusion, au final ce sera à coup sûr l'euthanasie ?
Que peut devenir ce chaton alors que toutes les associations sont complètes et n'arrivent même plus à "caser" les chatons de l'été ?
Lui fermer notre porte, et faire comme si nous n'avions rien su, rien entendu ?
Alors une fois de plus, la porte s'est entr'ouverte et le petit chaton s'y est engoufré.
Pourtant, la maison de l'Espoir retrouvé affiche COMPLET depuis de longs mois...
Cette nouvelle démonstration de la générosité de Liliane ne pouvait qu'aboutir à un instant d'introspection.
Et nous, petite association sans structure, toujours en proie au manque de familles d'accueil, qu'aurions nous fait si ce petit chaton était venu frapper à notre porte alors qu'il n'est pas un chaton de l'hôpital ?
Et nous, petite association sans structure, toujours en proie au manque de familles d'accueil, que ferions nous si un matou non castré de six ans, errant, maigre, déshydraté et affamé, en proie au coryza, miaulant lui aussi de toutes ses forces, souffrant d'une mauvaise fracture mal guérie, sale, rempli de puces, de gale, et au bout du rouleau, venait à croiser notre chemin, sans passer par l'hôpital de Perpignan ? D'autant qu'un tel chat aurait le profil idéal pour se révéler positif au FIV...
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour donner ma réponse. Car ce chat des rues a croisé aujourd'hui, le chemin d'Emilie. Dehors, il fait 9°, mais la Tramontane souffle, glaciale. Peut-être que cette nuit, ce pauvre matou s'étendra sous une haie et rendra son dernier soupir. Et si ce n'est pas ce soir, ce sera sans doute demain ou après-demain. Lui épargner cette fin en lui fermant les yeux, c'est tout ce que nous sommes en mesure de lui offrir... Emilie le conduit chez notre vétérinaire, je lui demande un test FIV-Flev. Contre toute attente le test se révèle négatif. Un miracle ! Cette vie est désormais suspendue à ma décision... faire comme si nous n'avions rien su, rien entendu...
Poulbot restera cette nuit en clinique, au chaud, pour être réhydraté et recevoir les premiers soins.
Poulbot est ainsi le premier chat errant des rues de Perpignan que nous prenons en charge en dehors des chats de l'hôpital. Je sais que s'il s'en sort, il risque de prendre longtemps une des places réservée à nos petits protégés. Que pouvais-je faire d'autre ?