Les hauts, les bas...et les Amis

Publié le par Eric

La protection animale n'est pas facile. Il suffit de surfer sur Rescue pour se rendre compte de la détresse de bien des animaux. Pour un chien sorti du couloir de la mort des fourrières, pour un chat retrouvant la douceur d'un foyer, combien d'autres, pour lesquels il n'existe hélas, pas de solutions ?  Surchargés, toutes les associations, tous les refuges sont à l'image de ceux qu'ils cherchent à sauver : en situation de détresse. Rien ne semble changer vraiment. Au contraire, on a l'impression que la situation empire. Alors oui, il y a les joies que procurent les succès, alors oui, il y a les messages encourageants de ceux qui nous soutiennent et nous invitent à poursuivre. S'ils n'étaient pas là, il serait impossible de poursuivre. Mais on n'a jamais le temps de s'abandonner longtemps à ces moments de satisfaction, parce que tout est toujours à recommencer, parce que très vite "les épines du coeur", comme les appellent Caro, nous ramènent à la dure réalité. C'est un peu comme une situation de  guerre permanente, avec ces cessez-le-feu apportant le répit, ses armistices, vite suivis par une nouvelle déflagration. Malgré les soutiens, l'inquiétude est là qui taraude, les images de ceux que l'on a sauvé alternent avec celles de ceux qui n'ont pas eu cette chance, ou de ceux qui sont partis et l'on se sent désemparé. Ce sont alors de terribles moments de solitude qui s'installent.  Dans ces cas là, on a besoin d'aller prendre des nouvelles des amis, de ceux qui partagent les mêmes valeurs, sans les déranger pour autant. On va sur leurs sites, sur leurs blogs, chercher un petit rayon de soleil dans l'annonce d'une adoption ou d'un problème résolu, ou tenter de les soutenir, quand le coeur saigne sous l'impact d'une nouvelle épine. Ce sont qu'on le veuille ou non, des moments de partage, à distance, de petits bonheurs, ou de grandes peines. Selon les circonstances, on est heureux de les lire ou abattu comme si le sort nous avait directement touché.
Ces jours-ci, j'ai souvent rendu visite à ceux que j'appelle mes "amis". J'ai ainsi pu lire les nouvelles de Tigrou. Vous vous souvenez de Tigrou ?  Nous avions lancé pour lui un appel à l'adoption il ya quelques temps de cela. Voici ce que dit Liliane :

"Tigrou a déménagé. Il est maintenant dans mon bureau. La pièce est plus petite mais j'y suis très souvent et Tigrou semble apprécier. Mon chien Benji qui me suit partout et bien entendu même dans mon bureau, ne semble pas lui poser de problèmes. Il a même l'air d'aimer sa compagnie.
Certes je dois faire très attention car au moindre mouvement brusque de ma part il me mord. Mais il sait qu'il fait mal, qu'il n'en a pas le droit et il se retient à la dernière minute d'enfoncer vraiment ses crocs.
Par contre je ne pénètre dans sa pièce qu'avec un pantalon qui protège mais jambes car s'il a peur (d'un bruit inatendu par exemple), il se jette sur la première chose qu'il trouve et bien souvent ce sont mes jambes. J'en garde de belles marques de lacération.
Tigrou est pourtant capable de grandes marques d'affection. Ce chat aurait très bien pu être "récupérable" chez un particulier. Mais dans une association nous ne pouvons pas nous occuper exclusivement de lui. Dommage !
Encore un qui est passé à côté du bonheur."

En lisant ces lignes, je me dis que Liliane aussi, doit connaître ces moments de solitude, même si elle aussi connaît la satisfaction du devoir accompli. Ainsi, les nouvelles qu'elle donne des anciens petits protégés de Cathy, tirés des rues de Marrakech et qu'elle a accueillis, Sissi, Fiona, Daisy, Félix et Tigris, me réchauffent le coeur, comme ils ont dû réchauffer aussi celui de Cathy. Cathy qui malgré de telles joies, doit aussi avoir l'impression, que tout est toujours à recommencer, toute seule, là bas, au Maroc. Je ne crois pas que je pourrais faire ce qu'elle fait alors que la détresse animale ici m'affecte autant, bien qu'elle soit sans commune mesure avec celle que rencontre chaque jour Cathy.
Savoir que les amis pensent à nous, qu'ils partagent nos peines, même si le moment venu, le découragement et la solitude peuvent l'emporterun instant, finit toujours par réconforter un peu. C'est vrai. Jusqu'à quand ? C'est une autre question. Tant que nous demeurons debout, il y a de l'espoir pour continuer à avancer. Etre présent quand les amis ont besoin de réconfort, c'est important. Et même si je suis triste de savoir que Nesquik et Ritournelle ne vont pas bien, je sais qu'il me faut être là pour soutenir, ne serait-ce que par une pensée, comme on le peut, Caro et Marcelle dans les moments difficiles qu'elles affrontent avec leurs deux petites merveilles...
Ainsi vont les choses, ainsi va la vie... Il faut faire avec, du mieux possible...

 

Publié dans Protection animale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
C'est tout à fait ce qu'on vit dans les refuges ; on est heureux dès qu'une adoption a lieu et on est meurtri dès qu'un animal meurt. C'est à chaque fois plus dur de remonter la pente. De plus, en ce moment le sort s'acharne, le coryza a frappé très fort, ça devient difficile de récupérer de la nourriture, de la litière, les adoptions se font rares, les gens préfèrent partir au ski... Alors, sur les sites amis, lorsqu'il y a une bonne nouvelle, on vole une petite part de bonheur pour pouvoir continuer.
Répondre