Lettre à Camille
Très chère Camille,
C'est par toi que tout a commencé. C'est par ton regard, un regard qui n'appartient qu'à toi, qu'un jour, un espoir s'est levé sur les chats de l'hôpital. Sans toi, Fa dièse, Mi bémol, Melchior et Harmonie, Maïko et Silence, Chamallow, Choupa, Réglisse et Cachou, le petit Téo, Quartz et Kouraï, Ellipse, Eclipse, Equinoxe et Hélice, Shakti, Faramir, Hamilca, Hannibal et Salambô, et enfin le petit Sam, ne dormiraient pas ce soir au chaud. Sans toi, ni Sylha, ni Matisse, ne mèneraient la vie sécurisée, qu'elles se sont choisies.
C'est par toi que les chats de l'hôpital de Perpignan ne sont plus des anonymes, promis à la détresse et à la souffrance.
Te voici à ton tour sortie de ce lieu, où somme toute, tu vivais plutôt tranquille, ignorante des menaces pesant sur toi. Pourtant, si aujourd'hui la faim n'avait pas été plus forte que ton appréhension à l'égard de cette cage dans laquelle nous rêvions depuis quatre mois de te faire pénétrer, l'évocation de ton nom si doux n'aurait plus été en mesure d'ici quelques jours, que de faire couler les mêmes larmes d'amertume qu'appellent encore le souvenir de Moïse, Tagada, Pacman et Eomer.
Ce soir aurait dû être plein de bonheur et d'espérance, comme chaque fois qu'un rêve devient réalité, après s'être tant fait attendre. Ce soir, nous étions plusieurs à l'avoir rêvé et espéré. Ce soir pourtant , je suis triste. Triste de te voir ainsi, prostrée dans cette cage de trappage que tu ne te résigne pas à quitter, et comme nul autre chat de l'hôpital n'a pu l'être en cette même circonstance. Triste de penser que tu puisses être blessée et souffrir. Triste et inquiet. Comment ton regard à la fois si placide et si doux, a t'il pu ainsi se transformer en cette lueur si sauvage et si étrange ?
J'ai tant de fois, lors de moments de doute, face à Shakti, Hannibal ou Hélice, regretté de ne pas, comme Saint François, connaître votre langage et savoir vous parler ! Je ne sais pas la science du Poverello...
Dans ces conditions, que puis-je te dire, sinon des choses toutes simples, que si tu es malade, tu seras soignée, que si tu es blessée, tu seras guérie, que si tu as faim et soif, nous saurons te rassasier, que si tu as froid, nous saurons te réchauffer, et que tu es déjà, tellement aimée!
Apaise-toi Camille, détend-toi ma belle, laisse-toi aller, et surtout, surtout, donne-nous ta confiance ! Tu n'as pas idée de ce que nous pouvons t'offrir, mais demande-nous, tout ce que jusque-là tu as un jour rêvé, tout cela je te le promet, nous te le l'offrirons, cent fois ! Et si tu n'as rien à demander, dis-toi que d'autres chats de l'hôpital ont eux des choses à demander, et que sans toi, nous ne pourrons pas les leur donner. Parce que c'est par toi que tout a commencé, et par toi seule, que tout continuera.
C'est par toi que tout a commencé. C'est par ton regard, un regard qui n'appartient qu'à toi, qu'un jour, un espoir s'est levé sur les chats de l'hôpital. Sans toi, Fa dièse, Mi bémol, Melchior et Harmonie, Maïko et Silence, Chamallow, Choupa, Réglisse et Cachou, le petit Téo, Quartz et Kouraï, Ellipse, Eclipse, Equinoxe et Hélice, Shakti, Faramir, Hamilca, Hannibal et Salambô, et enfin le petit Sam, ne dormiraient pas ce soir au chaud. Sans toi, ni Sylha, ni Matisse, ne mèneraient la vie sécurisée, qu'elles se sont choisies.
C'est par toi que les chats de l'hôpital de Perpignan ne sont plus des anonymes, promis à la détresse et à la souffrance.
Te voici à ton tour sortie de ce lieu, où somme toute, tu vivais plutôt tranquille, ignorante des menaces pesant sur toi. Pourtant, si aujourd'hui la faim n'avait pas été plus forte que ton appréhension à l'égard de cette cage dans laquelle nous rêvions depuis quatre mois de te faire pénétrer, l'évocation de ton nom si doux n'aurait plus été en mesure d'ici quelques jours, que de faire couler les mêmes larmes d'amertume qu'appellent encore le souvenir de Moïse, Tagada, Pacman et Eomer.
Ce soir aurait dû être plein de bonheur et d'espérance, comme chaque fois qu'un rêve devient réalité, après s'être tant fait attendre. Ce soir, nous étions plusieurs à l'avoir rêvé et espéré. Ce soir pourtant , je suis triste. Triste de te voir ainsi, prostrée dans cette cage de trappage que tu ne te résigne pas à quitter, et comme nul autre chat de l'hôpital n'a pu l'être en cette même circonstance. Triste de penser que tu puisses être blessée et souffrir. Triste et inquiet. Comment ton regard à la fois si placide et si doux, a t'il pu ainsi se transformer en cette lueur si sauvage et si étrange ?
J'ai tant de fois, lors de moments de doute, face à Shakti, Hannibal ou Hélice, regretté de ne pas, comme Saint François, connaître votre langage et savoir vous parler ! Je ne sais pas la science du Poverello...
Dans ces conditions, que puis-je te dire, sinon des choses toutes simples, que si tu es malade, tu seras soignée, que si tu es blessée, tu seras guérie, que si tu as faim et soif, nous saurons te rassasier, que si tu as froid, nous saurons te réchauffer, et que tu es déjà, tellement aimée!
Apaise-toi Camille, détend-toi ma belle, laisse-toi aller, et surtout, surtout, donne-nous ta confiance ! Tu n'as pas idée de ce que nous pouvons t'offrir, mais demande-nous, tout ce que jusque-là tu as un jour rêvé, tout cela je te le promet, nous te le l'offrirons, cent fois ! Et si tu n'as rien à demander, dis-toi que d'autres chats de l'hôpital ont eux des choses à demander, et que sans toi, nous ne pourrons pas les leur donner. Parce que c'est par toi que tout a commencé, et par toi seule, que tout continuera.